Partager une expérience sensorielle originale autour d’une œuvre d’art, voilà l’idée qui a germé dans l’esprit de Valentine Rondelez, co-fondatrice au printemps 2019 de Musair. Animée par l’envie d’autre chose à 46 ans et après une carrière brillante dans la communication corporate (Suez Environnement, Crédit Agricole Nord de France), c’est ainsi qu’elle se lance en 2020 dans cette aventure entrepreneuriale totalement inédite, tombée plutôt à pic en cette période chahutée et anxiogène : « Nous avons tous besoin de nous reconnecter au beau, à la douceur du monde et de prendre le temps de respirer un vrai bol d’air pur, sans masque ».
Des capsules auditives et visuelles
Grande amatrice d’art, parcourant à la moindre occasion les musées et les expositions, Valentine dit avoir ressenti un tel apaisement dans le dialogue intime qu’elle a pu établir avec certaines œuvres d’art que l’idée, au départ très personnelle, de créer un concept autour de ce rapport à l’art est devenue une évidence. Son projet sera mûri au sein de Willa (ex Paris Pionnières), l’incubateur dédié aux femmes entrepreneures dans l’innovation, un stage à l’issue duquel elle remporte le concours « Les Elles by Contrex », organisé chaque année par la célèbre marque. C’est le point de départ de l’aventure Musair, aujourd’hui incubé à la Plaine Images à Tourcoing.
Valentine a souhaité s’associer avec son amie Soazig Default, journaliste, créatrice de podcast et voix. Car l’écriture (très créative) et la voix prennent une place de choix dans le projet qui, sous la forme d’une application, invite à une balade poétique et relaxante. Valentine et Soazig se font conteuses et proposent au travers de « capsules » auditives et visuelles une contemplation sensorielle et poétique d’œuvres qu’elles ont sélectionné au coup de cœur. « Nous écrivons tous les textes, nous enregistrons les voix, nous choisissons des musiques, parfois anachroniques, et nous mixons le tout. Nous voulons montrer que la peinture transmet des thèmes universels et toujours d’actualité comme l’amour, la violence, la guerre, le désir, la tristesse, la joie… ».
Une grande bouffée d’optimisme !
Musair est une expérience sensorielle et originale qui invite à la découverte, qui suscite apaisement et contemplation et ouvre un nouveau chemin vers l’art. « Nous aimerions rendre l’art accessible à des personnes qui ne sont pas forcément des habituées des musées. Les capsules sonores permettent justement de rentrer dans l’œuvre au travers de la sensorialité et du seul ressenti personnel. Nous les emmenons à embrasser l’œuvre dans sa manière globale et dans ses détails, sans connaissance de l’art, sans a priori et en faisant fi de la période. Nous souhaitons qu’elles en ressortent avec un regard différent sur l’art et avec une grande bouffée d’optimisme », promet Valentine.
Encouragées par le succès immédiat et « grand public » de Musair, les deux fondatrices se tournent à présent vers les musées dans le cadre de médiations culturelles. Un joli projet devrait ainsi voir le jour au printemps 2021 pour le compte d’une exposition hors-les-murs à Rouen autour de Madame Bovary. Cette première expérience pourrait susciter l’intérêt de nombreux autres musées soucieux d’attirer à eux des publics plus éloignés et en quête d’une expérience différente.
En attendant, Musair vit et se vit au rythme des « bains de saisons » qui proposent un parcours de 6 œuvres accessibles pendant 3 mois. « Musair ce n’est pas de l’histoire de l’art, ce sont des histoires avec de l’art. Un musée inversé qui vient à vous. Pour respirer l’air du temps et se cultiver, l’air de rien », résume Valentine. A tenter de toute urgence !