Étudiante du Master MSc Entrepreneurship & Innovation de SKEMA Business School, Alice André mène en quelque sorte une double vie, entre sa vie d’étudiante sur le campus de Sophia Antipolis et sa vie de jeune chef d’entreprise à Lille. Portrait…
Après un Bac L obtenu en 2013, Alice se lance dans une licence de psychologie à la Catho de Lille. « Dès le départ, j’ai orienté ma licence sur les ressources humaines, j’ai réalisé de nombreux stages dans des cabinets de recrutement avec l’idée d’ouvrir le mien ensuite. Puis, j’ai voulu compléter ma formation par un Master en école de commerce. Très vite, je me suis aperçue que je voulais monter mon entreprise et créer une chaine de restauration de burger bio made in France », raconte-t-elle. Un challenge qui n’effraie nullement cette jeune femme volontaire issue d’une longue lignée d’entrepreneurs. « L’envie d’entreprendre est en moi depuis toujours. J’ai vu mon père travailler énormément et aimer son travail. Aujourd’hui, j’ai envie de prendre la relève », confie-t-elle.
Une chaine de burger bio
Son projet est déjà bien avancé : l’ouverture d’un premier point de vente est prévue à Lille en septembre 2019. « Mon business plan est monté, je suis en recherche de financements et d’un local à Lille qui pourrait accueillir le 1er restaurant de cette chaine ». Son idée ? Proposer du local, directement du producteur à l’assiette (soit à moins de 50 kilomètres du restaurant) et du bio. Comment compte-elle faire la différence dans un marché très concurrentiel ? « Ces restaurants seront un lieu de vie où respect et bienveillance seront les maitres mots. Je souhaite apporter une ouverture d’esprit au consommateur et je proposerai aux agriculteurs de venir présenter leurs produits afin de sensibiliser les clients sur l’origine des produits et le Made in France ». Si la mayonnaise prend, Alice ouvrira trois restaurants d’ici trois ans, dans de grandes villes et entièrement autofinancés. Elle envisagera ensuite une levée de fonds pour pouvoir s’implanter dans toute la France.
Statut d’étudiant entrepreneur
D’ici là, la jeune étudiante avance à pas à pas dans la création de son entreprise grâce au statut d’étudiant entrepreneur, qui lui permettra notamment d’être accompagnée par le réseau PEPITE. Elle reconnait néanmoins se sentir en décalage par rapport aux autres étudiants. « Être étudiant et entrepreneur requiert de savoir jongler entre deux emplois du temps. Parfois, je commence les cours à 10 heures en ayant déjà eu un entretien avec un avocat dans la matinée. Ou, il m’arrive d’arriver un peu en retard et en tailleur car je sors d’un rendez-vous professionnel avec un banquier. Autour de moi en classe, les étudiants sont bien plus décontractés. Mais j’ai la chance d’être entourée de bons amis et d’avoir un bon réseau », confie cette fan des créateurs du Slip Français et de Clarisse Cremer, une jeune navigatrice de 28 ans qui a tout plaqué pour son amour du grand large. Son plus grand inspirateur reste son père avec qui elle passe des heures à discuter. « J’essaie de tout faire par moi-même, je repousse son aide pour le moment. Je voudrais pouvoir dire que je suis une femme de 22 ans qui peut entreprendre et faire de belles choses ».
