Projet français le plus « backé » sur la plate-forme de crowdfunding américaine Kickstarter en 2014, Giroptic a révolutionné le monde de la vidéo avec sa 360° cam. Le 27 avril prochain, son heureux fondateur Richard Ollier embarquera avec lui une partie de son équipe, direction la Silicon Valley. Giroptic fait partie des 8 startups sélectionnées par Business France, l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française (ex Ubifrance), et Bpifrance, pour l’édition 2015 du programme d’accélération Ubi i/o. Ces pépites de la French Tech s’installeront en Californie pour 10 semaines de ‘business development’ intensif avec pour objectif de s’implanter durablement sur le marché américain.
Arrivé à l’entrepreneuriat par le hasard des rencontres, Richard Ollier, 34 ans, s’installe au Japon à la fin de ses études d’ingénieur, pour travailler comme planneur stratégique pour l’agence de publicité Tequila. « Mon rôle était d’élaborer des stratégies qui permettaient d’utiliser les nouvelles technologies dans des campagnes de communication. Suite à cela, j’ai rencontré mes associés actuels, l’un était commercial, l’autre financier. Moi, j’étais le technicien de la bande. En 2008, nous avons décidé de lancer Giroptic. J’ai toujours eu une vision très complète de mon travail, c’est ce que j’aime dans l’entrepreneuriat », explique le très smart PDG lillois, installé à Euratechnologies. Le succès de sa caméra, de la taille d’un œuf, a de quoi donner le tournis. Mais il garde la tête froide : « Quand j’ai commencé à présenter notre projet en disant « nous allons concevoir un appareil photo dans le Nord – Pas de Calais », on nous a ri au nez ! Alors, nous avons créé un petit atelier de montage au sein de l’entreprise pour montrer de quoi nous étions capables. Et ça a marché ! ». Puis, il y a eu cette extraordinaire levée de fonds : 4 000 investisseurs-internautes, plus d’un million d’euros récoltés, une première pour une entreprise française sur cette plateforme américaine de financement participatif. « En 45 jours de campagne, nous avons gagné l’équivalent de 3 ans de chiffre d’affaire. A chaque fois qu’un euro entrait dans la caisse, il était réinvesti en R&D pour faire avancer notre technologie ». Aujourd’hui, cette technologie made in Nord – Pas de Calais est inégalée dans le monde.
« J’admire les personnes tenaces, qui ne lâchent rien », lance cet admirateur d’Henri Seydoux, co-fondateur de Parrot, et de Fred Potter, fondateur de Netatmo, qui apporte son expérience d’ingénieur, sa vision et sa passion pour réinventer les objets du quotidien. « Ces deux créateurs ont des visions intéressantes que je partage. En revanche, je ne suis pas plus admiratif que cela d’un Bill Gates. Ce n’est pas mon « père », même si j’admire ce qui a été fait de Microsoft. Je pense qu’il est plus compliqué de créer une grosse boite aujourd’hui que de son temps. A l’époque, il y avait une espèce de bulle au-dessus de la Silicon Valley. Les choses sont moins simples aujourd’hui ». Cette bulle se serait-elle déplacée dans la Ch’tilicon Valley ?