Ils ont entre 10 et 20 ans et maîtrisent déjà bien les règles de la prospection, l’écriture d’un business plan et les ficelles du marketing. Eux ? Les 6 800 élèves de l’Académie de Lille, sensibilisés en 2013/2014 par Entreprendre pour Apprendre Nord-Pas de Calais, né à l’initiative de la Fédération Entreprendre pour Apprendre, du Conseil Régional, du CJD Nord-Pas de Calais et de Créativallée.
Dispositif européen, Entreprendre pour Apprendre (EPA) regroupe 18 associations régionales, toutes indépendantes. La première est née en Picardie, il y a 15 ans. Puis dans le Nord – Pas de Calais il y a 7 ans. Depuis, le programme s’est étoffé et dispose de nombreux outils d’information et de sensibilisation des collégiens et lycéens à la création d’entreprise. « Le meilleur moyen de comprendre l’entreprise est d’apprendre à la créer ensemble. Et plus, on s’y prend tôt, mieux c’est ! », confie Dominique Dalle, déléguée générale du dispositif EPA régional. Sous la conduite de leurs professeurs – tous volontaires – et grâce au concours d’un parrain, dirigeant d’une société, ces graines d’entrepreneurs construisent un projet pendant toute l’année scolaire. Ils travaillent en équipe pour trouver l’objet de leur société, ils la gèrent, s’occupent des finances, du marketing, des statuts presque en format réel.
EPA sensibilise les jeunes à l’entreprise à travers quatre programmes, récemment labellisés par un comité d’experts composé d’enseignants et d’inspecteurs de l’Education Nationale : pour les 10/12 ans, C ma ville, pour les 13/20 ans, le Camp de l’Innovation, Génération ID et bien sur la Mini-entreprise, l’action phare de l’association, qui a vu naître cette année 170 projets, impliquant 340 enseignants et 3 500 élèves, et faisant d’EPA Nord – Pas de Calais le meilleur élève de France.
Brigitte Clec’h enseigne l’économie et la gestion à des élèves de troisième du lycée professionnel Vertefeuille de Saint-André. Depuis 4 ans, elle vit à fond le dispositif EPA dont elle vante les atouts : « EPA permet d’initier les jeunes au futur marché du travail, de créer une émulation dans la classe, de les aider à mieux s’exprimer. Pour nous enseignants, il nous permet de décloisonner les cours afin de rendre le programme moins scolaire, plus concret ». Lauréat régional en 2013 pour le projet Kid flash – une petite lanière pour protéger l’épaule des sacs d’école trop lourds – qu’elle a mené avec sa classe, elle espère faire tout aussi bien cette année avec une idée audacieuse portée par un staff exclusivement masculin : VIEVEL se propose de donner des conseils pour réparer rapidement son vélo grâce à un flashcode renvoyant sur un site internet. Pratique et politiquement durable !
Tous ces projets seront défendus le 21 mai prochain lors du salon des mini-entreprises, à Lille Grand Palais. Le jury récompensera les projets les plus aboutis, ceux qui démontrent leur bon sens, le travail d’équipe, la capacité à gérer l’humain et les finances, l’aptitude à savoir rebondir face aux difficultés. A la clé, une place pour la finale nationale à Paris le 5 juin prochain. « Selon des statistiques du programme européen, 30 % des jeunes sensibilisés par EPA créent une entreprise dans leur vie d’adulte. Nous espérons faire aussi bien dans la région », conclut Dominique Dalle. Car apprendre et entreprendre sont deux mots qui résonnent juste.
Plus d’infos sur
www.entreprendrepourapprendre.org