Nos chères baraques à frites détrônées par les food trucks ? Nés aux Etats-Unis et déjà bien connus des Parisiens, ils arpentent avec succès les rues lilloises depuis quelques semaines. Preuve que manger sur le pouce peut aussi être une attitude saine et tendance.
Le phénomène street food, c’est la tendance du moment. Difficile d’y échapper ! L’équation est simple : un concept culinaire, une camionnette et un bout de trottoir. Née à Los Angeles en 2005 dans la tête d’un cuistot sans le sou, la mode des camions ambulants est déjà un art de vivre outre-Atlantique. Pas moins de 3 000 autorisations délivrées pour la seule ville de New York en 2012. Après une percée réussie à Paris l’été dernier, la street food new look a pris possession de la métropole lilloise au début du printemps, avec ses produits bio et du terroir, ses pâtisseries maison, ses plats classiques de la cuisine rapide revisités façon gastronomique. Installés sur les marchés du centre ville de Lille et dans les zones d’activité alentours, ces food trucks suivent le même credo : proposer des produits de choix pour une cuisine inventive et qualitative. Et toujours un itinéraire que l’on suit à la trace, au jour le jour, via les réseaux sociaux.
Gastronomie urbaine
Début juin, le petit monde des food trucks lillois s’est agrandi, avec l’arrivée du Daven’s food sur le site du Louvre Lens. Au volant de son camion aux couleurs flashy, Thomas Davesnes, chef cuisinier de renom, propose une gastronomie urbaine à base de produits régionaux. Loin du cliché « cuisine de rue = malbouffe », le chef affiche une totale transparence sur la provenance de ses produits et promet que sa carte variera au gré des saisons. Son associé, David Thiry, ne cache pas son ambition : « Ce premier camion, dont l’investissement s’élève à 60 000 euros, a été construit dans l’idée d’un concept plus global de marque. Nous souhaitons prendre rapidement des positions partout au nord de Paris », explique le gérant qui vise 150 000 euros de chiffre d’affaires. Même son de cloche chez Maxime Toulemonde, créateur du Bistrot Truck.
Communautés Facebook
De façon plus modeste, Pauline et Valentine Morelle sillonnent la région au volant de leur camion noir, acheté à un particulier. Pour l’aménager à leur goût et à moindre coût, elles ont mis à contribution les copains et la famille. Les deux sœurs, originaires de Lens, sont ensemble aux fourneaux le midi. En mode projet, elles mettent leur compétences à profit pour un partage des tâches intelligent : Valentine, 24 ans, assure la publicité et le marketing, tandis que Pauline, 30 ans, gère les finances et la comptabilité. Pour pouvoir en vivre, les deux sœurs comptent sur un chiffre d’affaires journalier de 300 euros. « Dans deux ans, nous déciderons ou pas de poursuivre l’aventure du food truck », confient-elles. Et pourquoi pas une expansion aux Etats-Unis, où vit leur frère, ou dans les pays émergents d’Amérique du sud.
Et ce n’est pas fini !
Si le Daven’s food, le Bistrot Truck, Pauline et Valentine ont investi les marchés lillois et les zones d’activités de la région (Ravennes les Francs, Villeneuve d’Ascq, Lesquin, Liévin, Lens), ils ne sont pas les seuls : O be bop propose chaque midi à Eurasanté et Euratechnologies des recettes originales et créatives. Chez Greg, pour sa part, est le spécialiste des bagels, frites et coleslaw maison. D’autres projets sont attendus prochainement. L’aventure food truck ne fait que commencer !
A lire dans le Journal des Entreprises / édition Juin 2013